PHYTOS Conseil agricole : le match
Ségolène Royal a annoncé le lancement d'une expérimentation pour comparer le conseil des distributeurs à celui des conseillers indépendants.
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Pour la Saint-Valentin, Ségolène Royal avait convié les journalistes sous les dorures du ministère de l'Environnement. Le sujet ? Le « Zéro pesticide » : à quelques mois de la fin de son mandat, la ministre a rappelé toutes les actions mises en oeuvre sous sa houlette au ministère de l'Environnement, de l'interdiction des produits phytos en zones non agricoles, aux néonicotinoïdes, en passant par la révision de l'arrêté de 2006 sur l'épandage des phytosanitaires. Et ce n'est pas fini : Ségolène Royal a annoncé le lancement d'une expérimentation, à petite échelle, pour comparer le conseil sur les phytos fourni aux agriculteurs par les distributeurs à celui de conseillers indépendants sur 2017.
Quatre coops, trente-deux agriculteurs
Quatre coopératives, de régions différentes (Ouest, Paca, Centre et Hauts-de-France) se sont portées volontaires, et le projet sera piloté par Coop de France et le ministère de l'Environnement. Pourquoi pas de négoces ? Pour comparer ce qui est comparable, répond le ministère. Et d'ajouter : « Il y a un débat récurrent sur la séparation entre le conseil et la vente. Il a été évoqué durant les débats de la loi d'avenir agricole en 2014, durant ceux de la loi de transition énergétique, lors de la conférence environnementale... C'est un sujet qui tourne depuis pas mal de temps. C'est un dossier complexe, d'où l'expérimentation. » En pratique, les quatre coopératives, qui préfèrent rester anonymes pour le moment, vont chacune constituer deux panels de quatre agriculteurs (soit huit par coopérative). Quatre agriculteurs constitueront l'échantillon témoin : ils recevront uniquement un conseil de la part de leur coop. Les quatre autres auront recours à un conseiller indépendant. Une douzaine d'indicateurs, en cours de définition, permettront de comparer les situations, par exemple l'IFT (indice de fréquence de traitement), les coûts associés aux produits achetés et au conseil, le rendement, la marge de l'exploitation, le temps de travail de l'agriculteur, ou encore l'évolution des pratiques. Chaque agriculteur sera ensuite appelé à témoigner de son expérience. Bilan après 2017.
Marion Coisne
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